Magali Massiera : Du rêve d'enfant à la startup
J'ai fait tout mon cursus dans le secondaire à Montpellier, à l'université Paul-Valéry. Depuis toute petite, je voulais faire de l'égyptologie, je disais déjà à mes parents
"Vous allez voir, c'est moi qui vais découvrir le secret des pyramides !".
Je ne me voyais pas aller étudier à Strasbourg, ni à Paris. Je suis venue à l'Université Paul-Valéry pour la qualité de l'enseignement, et aussi car c'était moins loin géographiquement de chez moi (Nice). J'ai fini par y faire une thèse.
J'ai énormément de souvenirs ici. M. Grenier est parti... Mais la chasse au cochon sauvage dans les marais du Delta qu'il racontait si bien est toujours dans ma mémoire. Il faisait un cours sur le mythe d'Horus et Seth, et pour montrer la personnalité violente et sauvage de Seth il nous racontait avec emphase une partie de chasse au cochon sauvage dans les marais. C'était un grand moment que nos générations d'étudiants ont pu avoir la chance de connaître.
J'ai beaucoup participé aux activités de l'association Néfrou, qui propose des cours sur l'égyptologie, des conférences. Cette association publie aussi les revues ENiM. Après avoir longtemps donné de mon temps à l'association, nous avons monté Arcanae avec deux associés. Ce qui m'a poussé à entreprendre, c'est qu'il n'y avait pas de débouché dans ce que je faisais. On m'a offert l'opportunité d'entreprendre dans un secteur qui me passionne. On a mis en place début 2016, un dictionnaire égyptien ancien, français, anglais, allemand et arabe, porté par le Labex Archimède, qui permet de lire les hiéroglyphes des Anciens Égyptiens.
L'activité de l'entreprise Arcanae se situe dans le domaine des langues anciennes qui correspond à mes études, ma formation à l'université a donc été primordiale. Cependant, pour toute la partie administrative et économique, on n'a pas eu cet accompagnement. On a fait la Jumpin' Creation au BIC de Montpellier (Business Inovation Center), puis des formations courtes d'un mois pour nous permettre de comprendre certains mécanismes et d'avancer de manière plus claire et de proposer un produit adapté au marché.
De 2013 à 2016, j'ai travaillé sur le projet VÉgA. Cela nous a fait rencontrer des designers et des développeurs, et le fait de sortir de sa sphère de spécialité nous permet de nous confronter à un autre environnement, c'est positif. C'est un projet de recherche. On ne connaît toujours pas le nombre de mots en ancien égyptien, le périmètre du vocabulaire (plus de 20 000 mots), ainsi que le nombre de hiéroglyphes (plus de 12 000 signes).
L'Université Paul-Valéry nous aide surtout au niveau logistique, comme par exemple avoir un bureau, un lieu pour se retrouver, recevoir des partenaires et travailler. On souhaite garder des liens avec l'université, parce-que ce ne sont pas seulement des produits liés à l'Égypte ancienne, mais aussi des produits sur les autres civilisations que nous souhaitons développer avec Arcanae. On garde ce contact parce que ça nourrit ce que l'on fait actuellement. Le monde des startups et celui de l'Université ne vont pas à la même vitesse, c'est pour cela que travailler en synergie est compliqué mais apporte beaucoup à chacune des parties. On le voit car on travaille aussi avec Languedoc-Roussillon Incubation, la SATT AxLR, Intactile Design, le BIC...
Je suis contente d'avoir fait mes études à Montpellier, elles étaient centrées sur la lexicographie. L'activité d'Arcanae ne se ferait sûrement pas de la même manière si nous avions suivi un autre cursus. Il y a des filières d'excellences à Paul-Valéry, il ne faut pas le nier.
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