Aujourd'hui, c'est le festival Paul Va Au Cinéma qui me ramène sur le campus. Je suis venu car je suis protagoniste dans l'un des films qui a été sélectionné dans la programmation - avant la fin de l'été. Quand j'ai vu qu'il y avait un festival à Montpellier sur le cinéma et que j'étais invité, j'étais tout content de venir. C'est ma ville d'adoption, j'ai plein de souvenirs.
L'histoire de ce film est née d'une rencontre avec la réalisatrice. C'est l'histoire de trois amis iraniens à Paris. L'un d'eux souhaite repartir définitivement en Iran, et les deux autres veulent le dissuader de partir. L'idée du film c'est aussi de parler de l'immigration d'un autre point de vu. De s'éloigner des clichés habituels. Quand on va dans un autre pays, on ne se sent pas forcément bien. Tout dépend de qui on est, et de comment on se sent avec soi même. Dans le film, notre ami avait vraiment envie de rentrer, alors qu'il avait la possibilité de rester. Traiter cette question du déplacement et de la mobilité, autour d'un autre point de vu comme l'amitié, l'amour... Tout ce qui nous retient à un endroit, et qu'est-ce qui peut nous en éloigner ? Ce film a par ailleurs fait beaucoup de festivals, il a fait la sélection de l'Acid à Cannes.
Aucun de nous n'a envie de faire acteur. Je suis producteur de musique à Paris, j'ai monté ma boite de production. Je produis des musiques dites "du monde", que je préfère appeler traditionnelle comme la musique basque, occitane, corse... L'idée c'est de faire venir des artistes d'ailleurs, et de les faire travailler et découvrir un nouveau public. C'est aussi aider dans l'accueil de ces artistes.
Quand je suis arrivé en France, je ne parlais quasiment pas la langue. J'ai eu beaucoup de mal la première année à l'université. Je me souviens d'une fois, où j'avais écrit une dissertation et le professeur m'avait dit : "je comprends ce que tu écris, mais ce n'est pas du français". Il m'avait mis un 3, alors qu'il aurait pu me mettre un 16 sur le devoir, mais je ne maîtrisais pas bien la langue. Le diplôme a aussi une valeur de certification, il valide des acquis en langue française. Les années suivantes, ça allait mieux. Ce sont surtout les périodes entre septembre et octobre qui étaient difficiles pour moi. Quand tu es étudiant, tu dois chercher un appartement, en sachant que chaque année il fallait quitter son logement, et redéposer un dossier. Il fallait aussi renouveler sa carte de séjour durant cette période.
Ce qui est drôle, c'est que aujourd'hui lors de mon arrivée, je me suis rendu compte que j'avais déposé un CV dans l'hôtel où je dors dans le quartier des beaux arts. C'était à l'époque où j'étais étudiant et je cherchais un travail pour payer mes études. Cette ville à une odeur particulière pour moi. La première chose que j'ai faites en arrivant, c'est marcher pour revoir comment avaient évolué les quartiers que je fréquentais.
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