Denis Cart-Lamy, l'ouverture comme moteur pour ce directeur
l'année qui m'a fait passer du stade de jeune adulte, à celui d'adulte.
Durant ma licence AES, j'ai eu l'opportunité d'avoir une bourses d'études pour aller faire une maîtrise à l'Université du Minnesota, entre 99 et 2000. J'avais de bonnes bases grammaticales en anglais, mais le fait de pratiquer la langue de manière immersive dans un autre pays, m'a permis d'apprendre à très bien parler anglais, et surtout d'avoir une vision totalement différente. C'était une année fondamentale dans ma vie, c'est l'année qui m'a fait passer du stade de jeune adulte, à celui d'adulte. Je me suis émancipé de mes racines françaises. A mon retour en France à Paul-Valéry, j'ai eu l'opportunité de travailler pour l'université du Minnesota en France en tant qu'encadrant pour les étudiants américains en France. Les américains sont très soigneux avec leurs étudiants lorsqu'ils partent à l'étranger. Quand une université "sponsorise" un étudiant pour aller dans un autre pays, ils ont beaucoup plus de moyens. On sentait une vraie prise en charge, une volonté de cadrer ces étudiants. Quand les étudiants arrivent en France, on pouvait voir certains débordements festifs, du type sping break. Je me souviens d'un voyage organisé à Venise pour le carnaval. Il faisait très froid... Et un étudiant saoul s'était jeté dans le grand canal. C'était à la fois pour étudier, mais c'était aussi une expérience de vie pour se lâcher et découvrir une autre culture.
J'ai volontairement choisi le sud du pays pour être en immersion totale.
A la fin de mes études, j'ai tellement pris goût à l'international, que j'ai fait un DESS à Lille 1 pour des études sur les relations avec l'extrême orient. Comme j'avais déjà fait du chinois, je me suis dit que j'allais m'initier à la langue japonaise. J'ai fait mon stage de fin d'études dans une entreprise qui faisait des CD enregistrables à Taiwan. J'ai volontairement choisi le sud du pays pour être en immersion totale. A la fin de ce stage, j'ai bénéficié d'une bourse d'études pour aller étudier le japonais 6 mois à Osaka, toujours en immersion. En rentrant en France, j'avais un bon niveau d'anglais, un bon niveau de chinois et un très bon niveau en japonais. J'ai été recruté par une boîte montpelliéraine qui faisait de l'import informatique de Taiwan. Ce qui m'a permis de mettre le pied directement dans le milieu professionnel en tant qu'assistant achat international. Les négociations se faisaient surtout en anglais, mais comme je connaissais bien la culture taiwanaise, j'ai pu monter les échelons dans l'entreprise. Je suis passé d'assistant, à acheteur international. Ensuite je suis devenu acheteur et responsable achat.
Dans mon métier, il a de la négociation avec de grands fournisseurs.
Dans la boite où je suis aujourd'hui, SEPTEO, je suis arrivé en 2006 responsable des achats . Depuis 2010, comme il y avait à la fois de l'achat et des planifications de livraisons pour nos clients, on m'a demandé de prendre en charge l'ensemble des achats et de la logistique.
Dans mon métier, il a de la négociation avec de grands fournisseurs. Le rôle de mes équipes et moi, est de sélectionner les produits et les acheter au meilleur prix possible, pour pouvoir les vendre et les livrer aux meilleurs prix possibles. Une équipe gère cela au quotidien, moi je dois surtout gérer l'aspect stratégique de nos relations avec les fournisseurs. Une autre équipe doit veiller à la bonne planification des interventions chez nos clients.
Ça m'a aidé à forger mon esprit critique. C'est essentiel.
Contrairement à la formation que j'ai eu à l'Université Montpellier 1, j'ai eu une dimension commerce et Science Humaines. La combinaison entre les aspects techniques, économiques, et la dimension sociale de mon expérience, ça m'a préparé à mon activité de manager et de gestion de personnes.
A Paul-Valéry il y avait un rapport aux grandes questions sociétales. C'était un rapport différent de ce qu'on pouvait voir ailleurs à Montpellier 1 ou à Lille 1. Il y a une dimension science humaine.J'ai toujours eu pour adage personnel la théorie du juste milieu. Ceci m'a permis de construire ma propre personnalité entre les deux facettes de nos deux universités à Montpellier, et celle de Lille 1. A Paul-Valéry il y avait beaucoup de discussions autour des grandes questions sociales. Ça m'a aidé à forger mon esprit critique. C'est essentiel. Si je fais le parallèle avec le système éducatif américain, je pense que le système français forme des citoyens qui réfléchissent plus, et qui ont une vision critique du monde. C'est quelque chose que j'ai retrouvé à Paul-Valéry et qui m'a permis de me construire. Au niveau académique, les Etats-Unis sont beaucoup plus rigoureux, mais selon moi, ils peuvent avoir une vision moins critique des choses. Il n'y a pas de meilleur système selon moi. Il y a des systèmes différents. Ma richesse et ma chance sont d'avoir pu connaître plusieurs systèmes, plusieurs pays, et d'avoir construit ma propre voie sur la base de tous ces modèles et non d'un seul.
C'est le mélange de plusieurs expériences dans plusieurs universités et plusieurs pays qui ont fait de moi ce que je suis. Surtout, c'est cela qui m'a donné l'ouverture d'esprit nécessaire, qui est la mienne et qui me paraît indispensable de nos jours.
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